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Réflextion Aristique

Mon projet territoire, d’abord conçu pour le projet migration du cours sculpture III, ce projet Territoire que j'ai donné comme titre Le ghetto de l'humanité devait représenter au début « la route des rats », mais je me suis dit, qu’il glorifiait un peu trop les nazis qui ont pu échapper à la justice. Après, j’ai décidé qu’il serait plus judicieux de parler des populations déportées vers le goulag à la suite la révolution bolchevique de 1917, qui instaura le communisme en Russie. Ce qui poussera les autorités communistes à déporter une grande partie de sa population, qui était des bourgeois, des proches de l’ancien Tsar, des personnes un peu trop dérangeantes ou des personnes qui nuisaient à la productivité communiste. Le projet au départ devait être réalisé en groupe. La mise en espace devait être une route de terre marquée d’une centaine d’empreintes de pas, cerné par deux clôtures de fortune. Mais malheureusement ou heureusement, le projet migration a dû subir des modifications à cause d’un échéancier serré.

 

J’ai par la suite, reproposé mon idée pour le projet territoire avec quelques modifications. Mes sources d’inspiration pour mon œuvre sont multiples. D’abord, on peut situer mon projet dans l’art conceptuel. Premièrement, mon œuvre est interdisciplinaire, ce qui est une des caractéristiques de l’art conceptuel. Deuxièmement, mon œuvre nécessite des explications pour en comprendre entièrement le sens, même si le visuel apporte beaucoup d’explications. On peut aussi noter comme source d’inspiration l’histoire et l’actualité, ce qui fait partie de ma démarche artistique.

Ma démarche artistique a pour thème principal l’art engagé qui dénonce entre autres la perte d’identité, la perte de liberté, la perte graduelle du droit d’expression, l’inhumanité, la maltraitance des enfants, le terrorisme, le racisme et la glorification de meurtriers. J’aborde mes projets de façon multidisciplinaire à travers la photographie, la sculpture, la peinture, le dessin et l’écriture. Je travaille généralement en ton de gris, souvent accentué d’une couleur tonique, car j’ai une gêne avec la perception des couleurs ( je ne perçois pas de différence entre le bleu et le violet, surtout s’ils sont tous les deux foncés ou pâles ). Mon projet représente un territoire social, il montre un collectif non désiré d’un groupe de personnes dirigeantes. Des personnes unies vers un emprisonnement ou vers la mort. Dans mon projet, j’ai représenté trois groupes de personnes déportées : les Russes déportés à la suite la révolution bolchevique de 1917, les Juifs de la Shoah déportés vers les camps de concentration et j’ai aussi ajouté mon empreinte en ajoutant un amazighs, ma tribu. Les Amazighs ou Berbères sont les premières nations de l’Afrique du Nord et comme dans tous les cas impliquant les premières nations, il y a une perte de la culture Amazigh. Beaucoup ne connaissent pas et ne parlent pas la langue Amazigh surtout à cause de l’arabisation de l’Afrique du Nord. Dans certains pays où une monarchie est installée comme au Maroc,les problèmes s’accentuent, car les Berbères et leur culture ne sont pas reconnus. Des milliers de Berbères sont emprisonnés à la suite de manifestations pour améliorer plusieurs services publics comme les soins de santé qui sont médiocres. J'ai fait le choix singulier de représenter 3 groupes ethniques différents dans la même œuvre, car ça reflète ma façon de penser. Je trouve qu'on ne devrait pas encore, de nos jours, passer notre temps à regarder les différences que soit en ce qui concerne le sexe, l'origine ethnique ou la morphologie. Nous devrions arrêter d'instaurer des frontières physiques entre les pays ou entre les personnes, d'instaurer une hiérarchisation au sein de la population.

 

Du point de vue formel, j’ai utilisé plusieurs techniques et matériaux. Pour ma clôture, j’ai utilisé des piquets de bois que j’ai sculptés pour donner un côté plus brut, plus artisanal, qui pourraient même provenir d’une autre œuvre d’art. Il est connu dans l’histoire de l’art, que diverses œuvres d’art ont été déconstruites et reconstruites en divers objets nécessaires à l’effort de guerre. J’ai décidé de dessiner les empreintes en essayant de donner une allure de film ancien monochrome. J’ai réussi à donner ce côté film ancien avec des techniques d’estompage et en accentuant ce rendu par les empreintes en tonique rouge. Pour toute ma portion au mur, j’ai décidé de peindre mon mur en brique de façon déconstruit comme si on voyait au travers, comme si on voyait chaque partie de sa conception qui contient aussi les ombres des personnes déportées, des ombres portées, qui sont dessinées et estompées.

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